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AUX METZ | |
En septembre 1834, comme tous les ans, depuis 1828, la famille Hugo séjourne au château des Roches à Bièvres, chez Bertin, le puissant directeur du "Journal des Débats". Mais cette année 1834, les Bertin ne verront pas beaucoup Hugo : le soir, il travaille tard sur ses manuscrits ; le matin, après avoir consacré quelques moments aux jeux de ses enfants, il part en promenade dans la vallée et ne rentre qu'à l'heure du repas du soir. Ses pas le conduisent invariablement vers la maison des Metz, qu'il a louée aux époux Labussière, eux-mêmes locataires d'un Monsieur Pernot. Juliette Drouet y occupe au premier étage une grande chambre mansardée. C'est dans cette chambre les jours de pluie, ou sous un châtaignier dans les bois lorsque Juliette vient à sa rencontre, que les deux amants se retrouvent, s'aiment, se parlent, dans l'ivresse du bonheur. Dans un creux du châtaignier, ils déposent de tendres lettres quand l'un d'eux n'est pas au rendez-vous : Victor Hugo est parfois retardé par les Bertin, ou bien il a choisi le sentier de la vallée alors que Juliette venait par les côteaux... Dans les Chants du Crépuscule, le poème XXIV porte ces mots "19 septembre 1934, 9 heures et demi du matin. Sous le châtaignier" : "Que ce réseau d'objets qui t'entoure et te presse. Et dont l'arbre
amoureux qui sur ton front se dresse Un an plus tard, le 9 septembre 1835, Victor Hugo a ramené Juliette aux Metz et est revenu à Paris pour reprendre le chemin de Bièvres avec toute sa famille. Les rendez-vous dans les bois peuvent reprendre, espacés cette année par une pluie persistante. Mais c'est la dernière année de bonheur à Jouy. Deux ans après leur retour à Paris, le dimanche 15 octobre 1837, Hugo reviendra seul dans la vallée de la Bièvre et parcourra tous les lieux de leur bonheur. Ses souvenirs lui inspireront un poème nostalgique qui sera "La tristesse d'Olympia" daté du 21 octobre suivant : "Il voulut
tout revoir, l'étang près de la source... |
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LA CHAPELLE DES METZ |
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Sous les frondaisons de la propriété Calmette, près de l'Ecole des Metz, une petite église moderne rappelle le souvenir du Père COINTEPAS, curé de Jouy de 1958 à 1972. Après avoir restauré l'intérieur de l'Eglise du Centre, ce "prêtre-batisseur" résolut de donner un lieu de culte au quartier des Metz. Grâce à de généreux donateurs et l'aide de quelques compagnons dévoués. Il participa "de ses mains" à l'édification de ce sanctuaire, conçu à la faveur de ses nombreux voyages dans un style très actuel, et l'enrichit de quelques oeuvres maîtresses : l'autel dessiné par René Toutain et forgé par Chiron tous deux josaciens, le chemin de croix de conception abstraite, don du viroflaysien Carréga, peintre et médailleur renommé de la Monnaie de Paris, les statues polychromes de la Vierge et de Saint Pierre par Philippe Kaeppelin, conservateur du Musée du Puy dont un Christ orne une chapelle de Notre-Dame de Paris, les verrières, subtilement harmonisées avec l'environnement forestier, du versaillais Maurice Rocher bien connu des milieux de l'art contemporain. La façade de verre invite à pénétrer sans transition, des bois dans le sanctuaire, comme l'avait souhaité Jean Cointepas, curé de Jouy. |
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ALBERT CALMETTE | |
Albert Calmette est né à Nice le 12 Juillet 1863. A vingt ans, il entreprend des études de médecine. C'est à Lille, en 1897, qu'avec son collaborateur Camille Guérin, il met au point le B.C.G. qui sauva tant de vies humaines. En 1923, il vient s'installer aux Metz dans un domaine de cinq hectares offert par Marguerite Bourget à l'institut Pasteur pour recevoir les pastoriens retraités ou âgés. Sa vie se passe entre l'institut Pasteur à Paris et la résidence des Metz. Devant sa maison, il crée une superbe roseraie dont il offre les plus belles fleurs à ses visiteurs. Albert Calmette s'est éteint le 19 octobre 1933. Selon son voeu, il fut inhumé aux Metz. Il repose sous une grande dalle de granit. Une simple inscription indique : ALBERT CALMETTE 1863-1933 |
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CANROBERT ET L'EGLANTINE | |
Sur le domaine fort ancien de l'Eglantine, à flanc de coteau s'élève la résidence d'été du Maréchal Canrobert, célèbre baroudeur des guerres d'Algérie, d'Italie et de Crimée. Le pont de l'Alma et son célèbre zouave rappellent le courage des troupes d'élite qu'il commandait, le dernier combat, en 1875, dans le cimetière de St Privat, près de Metz est entré dans la légende à travers l'imagerie revancharde qui précéda la guerre de 1914. Le château a été construit en 1892 sur les plans d'Alfred Vaudoyer, le troisième d'une lignée d'architectes renommés des 18 et 19ème siècles. C'est une illustration intéressante de ce style "Beaux-Arts" que la critique actuelle vient de remettre à l'honneur. La propriété échut à M. Soudée puis au juriste international Fromageot qui y reçut les experts chargés de l'établissement du Traité de Locarno (1925) en compagnie d'Alexis LEGER, alias Saint-John PERSE, conseiller d'Aristide BRIAND. Actuellement le château accueille le Musée de la "Toile de Jouy". |