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Oberkampf (Christophe Philippe) (Weissenbach, Bavière, 1738 Jouy-en-Josas, 1815), industriel allemand naturalisé français. Il créa la première manufacture française de tissus imprimés (Jouy-en-Josas, 1760) et la première filature de coton (Essonnes, auj. Corbeil-Essonnes).
En janvier 1760, Oberkampf sinstalle à Jouy-en-Josas.Il choisit ce lieu situé près de Versailles et de sa Cour, en bordure de la Bièvres, cours deau qui alimente déjà la célèbre Manufacture des Gobelins, il imprime le 1er mai 1760, dans sa maison du pont-de-Pierre, sa première toile dite « de Jouy ».
La fabrication se fait de main douvrier, celui-ci utilise limpression « à la planche ». La technique consiste à reproduire sur une toile tendue, un motif gravé sur un bloc de bois, souvent en poirier. Louvrier, après avoir encré sa planche sur un tamis, lapplique sur la toile avant de se déplacer pour reporter le dessin plus loin. Afin dobtenir plusieurs couleurs dans un dessin, il faut autant de planches gravées que de couleurs désirées. Oberkampf perfectionne cette gravure à la planche en y incrustant de fines lamelles de cuivre qui épousent les lignes du dessin, ainsi la qualité et la finesse dimpression des feuillages et arabesques sont améliorées.
Peut-être par reconnaissance pour son frère, Fritz installe à Jouy-en-Josas la première machine à la planche de cuivre gravé, copie de celles quil avait vues en Suisse. La gravure sur cuivre en taille douce, grâce à la finesse du trait, permet lexécution plus aisée de tableaux et personnages. Le 19 juin 1783, par lettres patentes, le roi Louis XVI confère à létablissement le nom de Manufacture Royale avec tous les privilèges attachés à ce titre. Quelques années plus tard, en mars 1787, Oberkampf reçoit ses lettres de noblesse. Dimportantes commandes permettent à Christophe-Philippe dagrandir la Manufacture et de construire sur les plans dressés par larchitecte Toussaint Barré, un bâtiment de 110 m de long, sur trois étages. Toutes les chaines de fabrication peuvent ainsi être réunies. Limportante production occupe en 1805 un total de 1322 personnes. Jouy comptait alors 1700 habitants. Cette année-là, on imprime 1.725.000 francs. Le 20 juin 1806, Napoléon détache sa Croix de la Légion dHonneur et lépingle sur la poitrine dOberkampf. En 1813, la Manufacture ne conservera que 810 ouvriers.
Les anxiétés de loccupation prussienne, la Manufacture désertées influent sur la santé de Christophe-Philippe.Une attaque de goutte suivie de « fièvre pernicieuse » le diminue. Il séteint sans souffrance le 4 octobre 1815 dans sa maison, lactuelle mairie de Jouy-en-Josas, à lâge de 77 ans après avoir travaillé 55 ans dans sa Manufacture. Celle-ci, après différentes péripéties, fermera définitivement le 19 juin 1843.